L’avènement de l’Intelligence Artificielle (IA) et plus particulièrement des intelligences artificielles génératives, a suscité de nombreuses interrogations quant à l’avenir de l’emploi. Notamment dans le secteur de l’IT. Si la crainte d’une automatisation généralisée est présente, les études récentes tendent à montrer que l’IA va surtout transformer les métiers. Mais aussi, en créer de nouveaux, plutôt que de simplement les supprimer.
L’IA, un levier de productivité et de transformation
L’intégration de l’IA dans nos vies professionnelles est une réalité croissante en 2024. Pour une majorité de cadres, l’intelligence artificielle est perçue comme une opportunité majeure. Une étude d’OpinionWay pour Slack, réalisée en juin 2023, révèle que « 63% des cadres estiment gagner en productivité grâce à l’IA ». L’un des principaux avantages mis en avant est sa capacité à « se recentrer sur les tâches à plus haute valeur ajoutée ». Plus globalement, « 71% des cols-blancs et 62% des cols-bleus sont convaincus que l’IA représente une avancée majeure pour la société ».
Selon McKinsey, « l’adoption généralisée de l’IA pourrait en fin de compte accroître la productivité au travail et augmenter le PIB mondial de 7% par an au cours des dix prochaines années ».
Au niveau mondial, « près de 75% des entreprises » devraient adopter l’IA, et « 50% des organisations s’attendent à ce qu’elle crée des emplois ».
De la destruction à la création d’emplois : une transition inévitablec avec l’IA
Si l’IA est capable d’automatiser des tâches cognitives jusqu’alors réservées à l’humain, comme la classification d’e-mails, la gestion de documents ou l’analyse de données, l’histoire a montré que la technologie, bien que destructrice d’emplois à court terme, en crée de nouveaux par la suite. Le rapport de Goldman Sachs, « The Potentially Large Effects of Artificial Intelligence on Economic Growth », publié en mars 2023, indique que l’IA « pourrait automatiser jusqu’à 25% du marché du travail dans son ensemble ».
Cependant, de nouveaux métiers liés au développement et à la supervision de l’IA générative devraient émerger. D’ici à 2027, « 69 millions d’emplois vont apparaître et 83 millions d’emplois vont disparaître. Soit 14 millions de postes en moins ». Parmi ces nouveaux métiers en développement rapide, on trouve les « chief wellbeing officer, chief chaos officer et data protection officer. Ou encore, le social network manager, data scientist, développeur d’intelligence artificielle, gestionnaire de la sécurité des données, des réseaux et des systèmes ».

Le shift des compétences : l’humain au cœur de l’équation
L’arrivée massive de l’IA rend impératif le développement de compétences spécifiquement humaines. Le déploiement de l’IA « renforcerait la créativité, la dextérité manuelle, la pensée abstraite et améliorerait la résolution de problèmes ». Les compétences transversales, sociales et situationnelles deviennent ainsi essentielles. Des études menées par le Forum Économique Mondial (2020) et le Conseil d’orientation pour l’emploi (2017) mettent en avant des compétences clés telles que « la pensée analytique, l’apprentissage actif et les capacités à résoudre des problèmes complexes ». Ainsi que les « compétences sociales (travail en équipe, intelligence sociale) et situationnelles (autonomie, apprentissage autonome) ».
Le « Talent Crunch » : un défi majeur pour l’IT
Malgré la transformation des métiers, le secteur du numérique est confronté à une pénurie de compétences qui s’accentue. Au niveau mondial, on estime que « seulement 0,3% de la population mondiale sait coder ». D’ici à la fin de la décennie, « il manquerait ainsi 85,2 millions de développeurs dans le monde ». Contre 40 millions en 2020.
En France, « l’emploi dans les métiers du numérique a connu une croissance de plus de 6% par an entre 2018 et 2021 ». Pourtant, sur les 945 000 emplois disponibles en 2022, « près de 10% d’entre eux (environ 85 000) n’étaient pas pourvus ». Ce marché devrait représenter « plus de 1 600 000 emplois » d’ici à 2030, nécessitant la formation de « quelque 845 000 nouvelles personnes entre 2023 et 2030 ».
Certains métiers sont particulièrement touchés :
- Les ingénieurs de l’informatique sont le métier « en plus forte expansion d’ici à 2030. Avec une hausse de 26% entre 2019 et 2030, ce qui représenterait un peu plus de 115 000 postes ».
- Dans la cybersécurité, « seules 25% des offres d’emploi ont été pourvues en 2021 ».
- Les emplois dans les data centers « doubleront également sur cette période. Ils passeraient de 11 500 aujourd’hui à plus de 20 000 en 2030 ».
Pour pallier ce manque, des alternatives émergent comme le « no-code », une méthodologie de développement qui permet de créer des sites et applications sans écrire de code, rendant la technologie accessible à un public plus large.
Robotique et Humanoïdes : des collègues de demain ?

Le phénomène de la robotisation est loin d’être nouveau. Il y a « plus de 3 millions de robots industriels à travers le monde ». Le marché mondial de la robotique, toutes applications confondues, « devrait atteindre 218 milliards de dollars à l’horizon 2030 ». Les progrès de l’IA permettent le développement de robots de plus en plus complexes.
Une tendance forte est l’essor des « cobots » (robots collaboratifs), dont les installations ont augmenté de « 11% ». Le marché mondial des cobots devrait atteindre « 7,5 milliards d’euros d’ici à 2030 ». Ces robots sont souvent mis « à l’œuvre pour soutenir les métiers pénibles ». Ils complètent le travail des humains en assumant des missions impossibles ou réduisant la pénibilité des tâches.
La prochaine grande révolution technologique pourrait être le « robot humanoïde ». Capable à terme, d’apprendre de manière autonome à accomplir n’importe quel travail. D’ici à dix ans, les robots IA pourraient « automatiser jusqu’à 39% des tâches ménagères ».
L’IT de demain, un défi pour les talents et un terrain de jeu pour les experts
En conclusion, l’IA ne se contente pas de transformer le marché de l’emploi ; elle redéfinit fondamentalement la nature du travail. Pour les professionnels de l’IT et les entreprises du numérique, cela signifie un besoin constant d’adaptation, de développement de nouvelles compétences et une collaboration accrue entre l’humain et la machine. Le futur est à l’hybridation des intelligences, qu’elles soient humaines ou artificielles.
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