Dans un monde où l’IA générative, le cloud et Kubernetes monopolisent toutes les conversations tech, certaines technologies que l’on croyait dépassées continuent de faire tourner des pans entiers de l’économie mondiale. Ces langages et plateformes « vintage » — COBOL, PEGA, AS/400, RPG, Fortran ou Progress — sont peut-être anciens, mais loin d’être inutiles.
Derrière les grands discours sur la modernisation des SI, la réalité est bien plus nuancée : sans ces socles techniques solides, des secteurs entiers seraient tout simplement paralysés.
Ces technos que l’on croyait mortes… mais qui font battre le cœur des entreprises
Savez-vous que plus de 70 % des transactions bancaires mondiales passent encore par du COBOL ? (source : CIODive). Ce langage, créé dans les années 60, reste indispensable pour des applications critiques que personne n’ose toucher sans risquer l’effondrement de l’édifice.
Impossible pour les banques, assurances, administrations ou industriels de migrer brutalement ces systèmes vers des architectures modernes. Trop risqué, trop long, trop cher. Résultat : ces technos « legacy » continuent de vivre, portées par des experts seniors qui, pour beaucoup, approchent de la retraite.
La relève peine à se former sur ces outils jugés « ringards » par les jeunes générations, ce qui rend ces profils encore plus rares et précieux.
Un marché sous tension : l’offre diminue, la demande reste là
Chez Externatic, nos analyses terrain confirment cette tendance. Sur toute la France, un peu moins de 5 000 profils techniques sont identifiés sur ces technologies (COBOL, PEGA, AS/400, RPG, Fortran ou Progress). Mais dans les faits, seuls 2 000 experts restent réellement actifs et disponibles pour des projets.
Beaucoup se sont reconvertis vers des technos plus modernes, ou bien ont quitté les métiers opérationnels pour des postes de management. D’autres partent doucement à la retraite. Résultat : ce vivier déjà mince devient chaque année plus fragile.
Pas de surprise : l’Île-de-France concentre à elle seule 32 % des experts.
Les autres bastions :
- Toulouse (6 %) : industrie et aéronautique
- Lyon / Strasbourg (5 % chacun) : mutuelles, retail, secteur public
- Nantes (4,7 %) : éditeurs historiques
- Lille (4,5 %) : retail et mutuelles
- Bordeaux (3,3 %) : acteurs publics discrets
Un vrai patrimoine applicatif à la française, ancré dans l’histoire industrielle, bancaire et publique.
Des entreprises toujours dépendantes
Les besoins décroissent doucement dans tous les domaines… sauf pour PEGA, dont la digitalisation des processus BPM dans les grandes entreprises stimule encore la demande. Le COBOL ou le RPG/AS400 reculent lentement, mais sûrement, au rythme de -3 à -8 % par an selon les secteurs.
- ESN : 39 % des emplois sur ces technos résilientes
- Éditeurs de logiciels : 21 % (ERP propriétaires, solutions verticales)
- Banques / Assurances : 11 %
- Industrie (aéro, énergie, manufacturing) : 10,7 %
Les DSI internes se désengagent peu à peu. L’expertise bascule chez les prestataires et les éditeurs, faute de jeunes formés et motivés pour ces stacks historiques.
Une décroissance maîtrisée… sauf pour PEGA !
Évolution estimée des besoins annuels :
- COBOL (Banque/Assurance) : -3 à -7 %
- RPG/AS400 (Industrie/Retail) : -5 à -8 %
- Progress/Fortran : -7 à -10 %
- ESN Global (Legacy) : stable à -2 %
- PEGA : +2 à +5 % (grâce à la digitalisation et aux projets BPM)
En résumé ?
Le déclin est lent, mais inévitable… excepté pour PEGA, qui tire son épingle du jeu.
Une poignée d’acteurs en tête… et un turnover qui guette
Derrière cette apparente stabilité se cache un enjeu stratégique : une poignée d’entreprises concentre l’essentiel des recrutements sur ces technos historiques. Euro-Information, Capgemini, Sopra Steria, CGI ou BNP Paribas continuent d’embaucher, mais peinent à séduire de nouvelles générations d’experts. Le turnover reste d’ailleurs élevé chez certains prestataires, preuve que ces compétences se négocient cher.
- Euro-Information
- Capgemini
- Sopra Steria
- CGI
- BNP Paribas
- Thales
- IBM
- Safran
- Inetum
Et celles qui ont vu le plus de turnover sur ces métiers ?
- Infotel (24 %)
- Apside (22 %)
- Groupe INTM…
Un marché fragile… mais stratégique
Ce marché pourrait donner l’impression d’un lent déclin. Et pourtant, il reste stratégique pour des milliers d’entreprises incapables de moderniser à marche forcée leurs systèmes critiques.
Les experts qui choisissent de miser sur ces technos « immortelles » bénéficient d’une demande forte, de salaires confortables et d’une rareté qui fait leur valeur.
Bref, les dinosaures n’ont pas dit leur dernier mot.

Focus Développeur COBOL / Mainframe
Missions principales :
- Maintenir et faire évoluer les systèmes legacy critiques
- Rédiger des programmes en COBOL ou RPG
- Gérer les chaînes batch sur z/OS
- Participer à des projets de modernisation (API, wrappers, cloud hybride)
Compétences clés :
Capacité à dialoguer avec des équipes métiers vieillissantes et techniques
COBOL, DB2, JCL, CICS
Environnements IBM i (ex-AS/400), z/OS
Méthodologies Cycle en V / Agile (dans certains contextes)

Conseil recrutement
Comment recruter un expert PEGA, COBOL, RPG, AS/400, Fortran, Progress… ?
1. Soyez transparent sur la stack et les enjeux
- Ces profils savent qu’ils sont rares. Dites-le. Mettez en avant l’importance stratégique de leur mission.
2. Valorisez le confort de travail
- Peu veulent “réinventer le monde”. Offrez de la stabilité, du télétravail, des projets ambitieux.
3. Osez former en interne
- Certaines entreprises proposent des “bootcamps” internes COBOL / PEGA. Un bon développeur Java peut se convertir en 6 mois.
Vous cherchez un profil rare pour maintenir ou moderniser vos technos critiques ?
Externatic vous accompagne :
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- Un savoir-faire pour recruter hors des sentiers battus
- Des conseils pour adapter vos offres et fidéliser ces experts